Bon, je sais que ça ira mieux demain, et encore mieux ce week-end et encore mieux la semaine prochaine. Mais là ce soir, ben c'est pas ça. Peut être que c'est parce que j'ai terriblement mal au dos (encore cette satanée sciatique). Peut être que c'est parce que je viens de finir le livre le monde de narnia, et qu'à la fin tout le monde est heureux car tout le monde est au paradis car tout le monde est mort. Sauf que pour moi c'est pas une fin heureuse. Bref je vais pas bien dormir cette nuit. J'ai l'impression de m'être trahi moi même, je ne sais même pas pourquoi, enfin si je pense que je sais, en tout cas c'est la deuxième fois que je me sens comme ça. La première fois c'est quand j'ai dis à quelqun pour qui j'avais beacoup d'estime qu'elle pouvait laisser tomber, puisque c'étais son choix, même si au fond de moi je savais que c'était uneénorme erreur et que pleinde mauvaises choses allaient en sortir. Et bien là ce soir c'est pareil.
Y a plein de gens qui me connaissent comme un genre de boussole, toujours sûr de moi quand je donne le nord et quand je donne "la ligne". Peu se rendent compte à quel point c'est dûr. Dûr de sans arrêt se demander si on a le droit de manipuler les gens, dûr de se demander si on peut leur parler de leur avenir et de ce qu'ils doivent faire. Dûr de choisir ce qu'il faut leur dire et ce qu'il doit leur être cacher. Dûr de décider quelles seront les leçons qu'ils devront apprendre seul, par quelles épreuves il faudra les laisser passer alors qu'il aurait suffit d'un mot pour les protéger, mais parfois on ne peut apprendre que lorsque l'on est confronté soi même à la difficulté, aucun discours, aucune histoire, ni aucun théorie ne faisant l'affaire. Dûr de se rendre compte que parfois... On s'est trompé et qu'en gardant le silence on a envoyé des gens se briser sur une difficulté trop grande pour eux. Dûr de savoir quelle marge de manoeuvre laisser au gens et jusqu'où il faut les manipuler. En sachant que si on les manipule c'est injuste, qu'on ne devrait pas le faire et au final, de voir que parce qu'on ne les a pas manipulé, on les a perdu, qu'ils sont tombé de ce côté du monde qui rend les gens inutiles. Ce côté du monde qui créé des veaux et des êtres qu'on ne devrait pas appeler humains parce qu'ils ne sont pas là pour les autres, mais seulement pour eux-même. De se dire que parce que ce sont des amis, il ne faut pas les manipuler, mais parce qu'on ne les manipule pas, ils basculent et ils ne peuvent plus être des amis, parce qu'on ne peut plus avoir de respect pour une personne qui accepte sa condition misérable, qui la défend et qui la fait perdurer pour lui et ses semblables.
Bref, il y a probablement des choses que j'aurais du dire et des choses que j'aurais du éviter de dire, et le monde, le mien en tout cas serait tellement différent si j'avais fait d'autres choix. Sauf que ça c'est impossible. Et parce que c'est impossible, on se dit qu'on va retenir la leçon et qu'à l'avenir on agira différement. Mais quand l'avenir se présente et que l'on agit différement, on se rend compte alors comment c'est pire en définitive. Où peut être n'y a t-il tout simplement pas de solution, certaines personnes ne sont pas prêtes à entendre, d'autres ne sont pas prêtes à être aidées. Mais alors quel sentiment d'impuissance face à la déferlante du monde. Regadre impuissant les évènements se dérouller les uns après les autres. En sachant à chaque seconde ce qui va arrivé la seconde suivante, en l'ayant toujours su, mais en ayant rien pu faire pour qu'il en soit autrement, ou en ayant rien voulu faire, ou en ayant rien trouvé à faire, ou en ayant rien osé faire. Peut importe la raison, parce qu'on reste impuissant face au monde on se trahit soi même. Ben voilà, traitre, tu es fier de ce que tu as fait? Et de ce que tu vas faire? Et de la manière dont tu sais que ça va finir? Quand à ceux qui pensent qu'ils n'y comprennent rien, c'est qu'ils n'ont rien à y comprendre, et pour ceux qui pensent y comprendre quelque chose, et bien peut être, peut être même que ça vous concerne, et peut être pas.