L'égalité des chances... Question de vocabulaire.
Aujourd'hui, le gouvernement présente l'égalité des chances comme l'alpha et l'oméga de la justice sociale. Revenons un peu sur cette notion.
L'égalité des chances propose d'instaurer une égalité à priori : il s'agirait de donner les mêmes chances à chacun, donc de mettre tout le monde sur la même ligne de départ... Après, advienne que pourra. Triste destinée en fait, qu'au nom de l'égalité, il ne s'agisse que de promulguer la loi de la jungle, quand bien même chacun partirait soi-disant du même endroit. Par ailleurs, chacun se trouvant soi-disant à égalité au départ, chacun serait également responsable de sa réussite ou de son échec.
Sachant que les plus aisés réussiront toujours plus facilement que les autres, il ne s'agit que de légitimer les classes sociales les plus élevées en rendant les plus faibles responsables de leur échec (il avait « la chance » d'y arriver, ils ont échoué, c'est de leur faute...). Il s'agit donc de justifier au final l'inégalité et la reproduction sociale.
Ne devrait-on pas espérer pouvoir atteindre une égalité de résultats et une égalité de conditions, c'est à dire la possibilité d'une égalité à l'arrivée bien plus qu'une égalité au départ?
L'égalité des chances est donc bien une valeur prônée par le libéralisme qui favorise l'individualisme ; il faut lui préférer l'égalité des droits, qui doublée d'une égalité des conditions, permet à chacun d'avoir les moyens de réussir et d'aboutir là où il le souhaite et non là où la chance (où la malchance) le mène.